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La traduction automatique était encore un mythe pour les traducteurs ayant commencé leur carrière il y a plus de 15 ans. Aujourd’hui, les progrès réalisés dans le domaine de la traduction automatique sont remarquables, en particulier avec l’avancée de l’utilisation des corpus linguistiques. Mais peut-on faire confiance à la traduction automatique pour une traduction assermentée (certifiée) ?
Seules les personnes spécialisées dans le domaine juridique peuvent avoir une excellente maîtrise et compréhension des textes et des subtilités juridiques. En plus de leurs connaissances linguistiques, extralinguistiques et culturelles, les traducteurs juridiques ont une bonne connaissance des différents systèmes juridiques et du droit comparé. Ces connaissances sont indispensables pour trouver les bonnes équivalences aux notions juridiques existantes dans les différents systèmes. En cas d’absence d’équivalences, les traducteurs juridiques trouvent des solutions de traduction telles que l’emprunt à une langue étrangère, l’explication des notions juridiques, la paraphrase… etc.
La traduction juridique fait partie des spécialisations les plus difficiles. Tous les traducteurs ne sont pas capables d’appréhender des textes ou des discours juridiques. Les systèmes de traduction automatique ne peuvent saisir les nuances et la complexité des systèmes juridiques ainsi que les travaux de droit comparé visant à trouver les similitudes et les différences entre les différents systèmes juridiques. En effet, à l’instar du juriste spécialisé en droit comparé, le traducteur juridique tente de : connaître, comprendre et comparer (pour finir par trouver des équivalences).
La traduction automatique repose, dans de nombreux systèmes conçus à partir de corpus linguistiques, sur différentes propositions stylistiques, phraséologiques ou même géographiques, par exemple anglais américain et anglais britannique. Les systèmes récoltent des données linguistiques et des équivalences toutes faites et les reproduisent selon leurs algorithmes sans pouvoir les analyser comme le ferait un traducteur professionnel. Cela veut dire que pour une seule expression ou un seul terme, un logiciel de traduction automatique peut fournir différentes propositions.
« En bref, on présente un très grand nombre d’exemples de bonnes traductions humaines à la machine et celle-ci va apprendre à reproduire des traductions humaines, avec un algorithme qui produit des textes. On va rectifier chaque fois - des milliards de fois - un peu les paramètres internes de la machine pour qu’elle refasse un peu plus précisément la tâche confiée »
nous explique François Yvon, chercheur au LISN/CNRS, membre du groupe Traitement du langage parlé et qui s’exprimait lors d’une conférence sur ces thèmes organisée par le CNRS [2].
Il est important d’ajouter que le traducteur juridique apporte à une traduction une valeur ajoutée qui consiste en une touche humaine et culturelle, ainsi que son savoir-faire. Il prend en compte l’environnement culturel et juridique du ou des destinataire(s).
Par ailleurs, les systèmes de traduction automatique n’analysent pas les passages dans leur ensemble ou dans une pluralité de documents, ni des projets de traduction dans leur globalité en les contextualisant, contrairement aux traducteurs juridiques qui se posent toujours les bonnes questions :
D’ailleurs, quand un traducteur pose des questions, c’est souvent bon signe (pour ne pas dire tout le temps) !
Retrouvez l'intégralité de l'article publié sur le site de Village de la Justice: ici (bonne lecture)